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Dieu est Esprit

Cela veut dire que nous ne pouvons pas le toucher, le palper ou le voir. Ce n’est pas un être physique comme vous ou moi. Cela signifie aussi qu’il ne souffre pas des limitations qui s’attachent au physique, au matériel. Il n’est limité ni dans le temps, ni dans l’espace.

C’est au contraire lui qui les domine puisqu’il en est le créateur. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre les adjectifs que la Bible utilise pour le qualifier.

Dieu est éternel

Il dit qu’il est le commencement et la fin. Le Nouveau Testament adaptera cette pensée au contexte grec en disant qu’il est « l’Alpha et l’Oméga » (première et dernière lettres de l’alphabet grec).

Quand Dieu dit qu’il est éternel, il ne veut pas simplement dire qu’il domine le temps, comme si le temps était une puissance ou une réalité à part qui aurait pu lui échapper et qu’il aurait vaincue. Ça, c’est le rêve de l’homme tel qu’il l’exprime dans la science-fiction ; c’est un rêve fou ! Pourtant la réalité de Dieu le dépasse de très loin : pour Dieu, véritablement, le temps n’existe pas ! Il dit d’ailleurs que pour lui « un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour ».

Pour nous, c’est inconcevable. La Bible nous dit que nous avons « l’intuition de l’éternité », mais de là à comprendre ce qu’elle est, il y a un abîme !

Cependant, si Dieu nous apprend qu’il est éternel ce n’est pas seulement pour nous montrer la disproportion entre lui et nous. C’est pour nous aider à saisir qu’il est « le même hier, aujourd’hui, demain et à jamais », qu’il est un éternel présent. Ce qu’il a dit autrefois, en fait, il le dit maintenant ! Ce qu’il a promis autrefois, il le promet aujourd’hui !

La Bible tout entière, ce n’est pas ce que Dieu a dit, c’est ce qu’il dit présentement.

Le temps est un problème extrêmement complexe d’autant que personne ne peut le considérer « de l’extérieur », chacun lui étant soumis. Il est donc presque impossible de s’imaginer qu’il soit lui aussi une partie de la création de Dieu. On a tendance à le considérer comme une donnée fixe et immuable, indépendante de tout système, inaccessible et inaltérable, bref, comme une entité totalement autonome. A la limite, on serait tenté de croire que Dieu, bien qu’il ne subisse pas les atteintes du temps, n’a aucun pouvoir sur lui. Mais, cette idée est fausse : si un seul phénomène échappe au contrôle de Dieu, alors Dieu n’est plus Dieu.

Si l’homme est soumis au temps, ce dernier est soumis à Dieu. C’est dire que même ce que nous considérons, à notre échelle, comme la plus implacable fatalité, peut être transformé par Dieu.

« Ô temps suspends ton vol… » telle est la morne plainte du poète devant la fuite des heures. Mais que peut faire un homme ? Et que peut faire le temps ? Il est comme une bille sur une pente raide : son rôle est de passer, il passe ! Il ne peut s’arrêter ; mais Dieu peut le stopper. La Bible nous rapporte que non seulement il l’a fait, mais qu’il l’a même fait reculer, revenir en arrière ! Dieu est le maître du temps.

 

Dieu est partout et en tout

Dieu n’est pas limité par l’espace. Il habite pleinement sa création. Il n’a rien d’un visiteur curieux qui viendrait faire un tour de temps en temps ou pas du tout. Il s’intéresse à son œuvre, il est présent en tout lieu. Certains voudraient le faire habiter dans des endroits bien précis aménagés spécialement pour lui. Ce peut être une montagne, une terre ou un édifice. Cette tendance qui voudrait « assigner Dieu à résidence » est vieille comme le monde : par une pratique quelconque, par un rituel ou des phrases « magiques » les hommes essaient de domestiquer Dieu, de le retenir captif dans les limites précises où on va lui rendre visite.

C’est oublier que sa présence ne dépend pas de notre bon vouloir ou de quelque cérémonie, aussi grandiose soit-elle ! Dieu n’est pas plus dans une cathédrale que sur la route ou dans les champs ! Car enfin, il est libre !

Où que vous soyez pour lire ces lignes, il y est aussi, vous pouvez en être certain. Présence invisible puisque présence spirituelle, mais présence réelle. N’allez pas le chercher sur les montagnes ou au bout de la Terre, il est tout près de chacun de nous : nous vivons sous son regard, que nous le voulions ou non. Rien ne sert, comme le Caïn imaginé par Victor Hugo, de faire graver sur sa porte : « Défense à Dieu d’entrer ».

« Eternel, tu sais quand je m’assieds et quand je me lève,

Tu sais quand je marche et quand je me couche… Où fuirais-je loin de toi ?

Si je monte aux cieux, tu y es,

Si je me couche au séjour des morts, t’y voilà ! »

Et il ajoute, très humblement, que tout cela est trop merveilleux pour lui et qu’il ne peut le comprendre.

Personne ne peut comprendre car pour nous, par définition, si on est « ici », on n’est pas « ailleurs ». Il nous faut le croire. Mais quelle force et quel réconfort pour celui qui sait que où qu’il soit, au fond d’une cellule ou au milieu de l’océan, perdu sur les cimes ou dans les rues de sa ville, Dieu est présent !

Dieu connaît tout

Pour lui, rien n’est caché de ce qui se passe, de ce que nous pensons ou de ce que nous disons. Ce n’est pas qu’il soit curieux, qu’il aime fureter dans les coins un peu comme un voyeur. C’est plutôt qu’il sait de quoi nous sommes faits ; à tel point qu’il connaît nos pensées avant même que nous ne les traduisions en paroles. Ce que nous cachons le plus soigneusement aux autres ou à nos propres yeux n’est pas un mystère pour lui. Dans le langage populaire on dit que l’on connaît une personne « comme si on l’avait faite ». Ce n’est pas tout à fait juste pour l’homme, mais ça l’est parfaitement pour Dieu : il nous a faits, il est notre créateur et donc il nous connaît de fond en comble.

Il y a un côté terrible dans cette connaissance, mais aussi un aspect réconfortant : si nous voulons parler à Dieu, et nous le pouvons, point n’est besoin d’un grand discours. Qu’importe notre vocabulaire, notre maladresse, nos parenthèses mentales ! Dieu comprend, au-delà des mots, le fond de notre pensée, le cœur de notre prière.

 

Dieu est une personne

C’est un point un peu délicat que nous abordons. Cela tient en grande partie aux faiblesses de notre langage dès que nous l’utilisons pour parler de Dieu : on est un peu piégé par les mots qui ne sont jamais à la mesure de ce que nous voulons exprimer. Pour nous, une personne est quelqu’un de physique, qu’on peut toucher. Or Dieu est Esprit ! Contradiction ?

C’est à vous de juger. Sachez cependant que la Bible n’emploie pas le mot. Si nous, nous l’utilisons, c’est que le Dieu qui se révèle à nous, ne peut être, d’après notre vocabulaire, qu’« une personne ».

Pour tous, un « être » ayant une liberté, des activités et des sentiments, ne peut être appelé que « personne ».

Mais nous vivons, pensons et parlons selon ce que nous voyons. C’est pourquoi nous avons du mal à dissocier ces «manifestations » de la personnalité de l’être physique qui les met en évidence.

Pour l’homme en effet, l’acte passe obligatoirement par le corps, que ce soit par les muscles ou par le cerveau.

Mais Dieu n’est pas un homme et il agit autrement. Le premier chapitre de la Bible ne nous dit pas qu’il a créé le monde avec une truelle dans une main et une éprouvette dans l’autre ! Cela veut dire que pour « faire » (et à plus forte raison pour penser), il n’a pas besoin de ce qui nous est indispensable. Pour être ce que nous appelons, faute de mieux, une personne, il n’a pas besoin d’être « physique ». Personne et Esprit ne sont pas, pour Dieu, contradictoires.

Dieu est libre

C’est SA volonté qu’il accomplit et celle de personne d’autre. Il est autonome et ce qu’il fait, il le fait librement : ses actions, ses œuvres ne sont pas pour lui des nécessités. Un peintre ne peut pas ne pas peindre, sinon il ne serait pas un peintre. Un poète ne peut pas ne pas écrire sinon il ne serait pas un vrai poète.

Mais il n’existe rien de semblable pour Dieu : certes il a créé, il a fait des choses et même il continue d’agir ; mais ce n’est pas pour cela qu’il est Dieu. Il n’avait pas besoin du monde pour être pleinement Lui-même, pour se réaliser. Il était complètement libre d’agir ou de ne pas agir. Sa création n’ajoute rien à sa nature divine : il est Dieu, indépendamment de son œuvre.

La Bible nous dit cependant que Dieu s’est lié par des promesses et qu’il se doit de les réaliser. Est-ce une limite à sa liberté ? Un exemple nous éclairera : un de vos amis, bousculé par le temps, a une lettre à poster. Sans qu’il vous le demande, vous lui promettez de le faire à sa place. Vous avez promis en toute liberté et quand vous posterez sa lettre, vous ne ferez que traduire cette liberté concrètement. Vous n’y renoncerez pas ; au contraire, vous la renforcerez car elle ne sera plus simplement un mot, mais une réalité.

Dieu est tout puissant

Il peut tout faire. Rien ne lui est impossible. Tout ce qu’il a décidé, tout ce qu’il a promis, il est capable de le réaliser et rien ne peut s’y opposer : ce qu’il dit, il le fait.

Un tel pouvoir entre les mains d’un tyran serait quelque chose d’affreux. L’histoire de ces dernières années est là pour nous le rappeler. Mais la Bible nous rassure : la volonté de Dieu est bonne, agréable et parfaite.23 Même si on le voulait, on ne pourrait pas l’améliorer.

La Bible utilise un mot pour définir cette perfection: elle dit que Dieu est « Saint ». Toute idée de mal lui est étrangère. C’est si vrai que lorsqu’il eut fini de créer le monde, Dieu dit que tout était bon, très bon !

Une lame de fond se forme dans votre esprit : le mal existe ; si la volonté de Dieu est si bonne, s’il est tout puissant… pourquoi ?

Nous ferons face à la vague.., un peu plus loin. Pour le moment laissons-la s’enfler et prendre sa véritable dimension. Nous ne l’esquiverons pas. D’ailleurs, le voudrions-nous que nous ne le pourrions pas, elle est trop énorme ! Mais chaque chose en son temps.

Dieu est-il unique ?