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Un seul Dieu

Cette affirmation massive revient tout au long de la Bible comme un refrain. Tout bien réfléchi, elle est d’ailleurs logique : si Dieu est Dieu, il ne peut pas y avoir de « concurrence ». En effet, s’il existait plusieurs dieux, aucun ne serait tout puissant puisque son pouvoir serait partagé donc aucun ne serait vraiment Dieu ! En définitive, dire qu’il y a plusieurs dieux et dire qu’il n’y en a pas revient au même.

On peut alors se demander pourquoi la croyance en plusieurs dieux (polythéisme) est si répandue aujourd’hui encore. A première vue elle paraît plus compliquée, plus difficile à vivre que la croyance en un seul (monothéisme). Les Grecs connaissaient bien ce problème: malgré leurs nombreux temples dédiés à la foule de dieux qu’ils avaient, ils vivaient dans l’angoisse perpétuelle d’en oublier un. A tel point qu’ils avaient dressé un autel « au dieu inconnu », histoire d’assurer leurs arrières.

Certains ont prétendu que le monothéisme était le résultat d’une lente évolution et que les premières religions de l’humanité étaient polythéistes. Cette vision d’une simplification progressive de la croyance (du plus compliqué au plus simple) est assez séduisante et paraît logique. Elle se heurte pourtant à trois obstacles majeurs :

– Elle résulte d’une application des théories de l’évolution au domaine religieux. Or l’évolution est au contraire un processus qui part du plus simple (la cellule) pour aboutir au plus complexe (l’homme).

– Les historiens ont découvert que l’une des plus anciennes religions connues de la Chine, était monothéiste et que ce n’est que par la suite que cette religion est devenue polythéiste.

– On observe ce passage du mono au polythéisme dans certains aspects du catholicisme. Non pas au niveau de la doctrine qui reste fermement monothéiste, mais au niveau de la pratique de certains fidèles qui tendent à associer Marie ou des Saints divers dans leur adoration.

 La réponse est simple. Si on ne croit pas au Dieu qui se révèle, on est obligé de s’en inventer un car l’homme est ainsi fait qu’il ne peut se passer de croire, fût-ce en lui-même. Mais lorsqu’on imagine Dieu, ce ne peut être qu’à notre propre image. Il est calqué sur le modèle humain et fonctionne ou réagit comme un homme. On lui imagine alors une compagnie, une compagne et des enfants, on lui fabrique une famille et des histoires de famille. L’homme ne peut créer qu’à partir de son expérience. Ne pouvant vivre seul, il ne peut concevoir un Dieu unique : ce serait de son point de vue un Dieu qui s’ennuie ! Ne pouvant pas non plus concevoir l’infini, il fragmente cet infini et le répartit entre plusieurs dieux : il divise… Dans la Bible au contraire, Dieu se révèle et dit : « Il n’y a pas d’autre Dieu que moi ! »

C’est peut-être pour fuir les exigences sous-entendues par une telle affirmation que l’homme s’invente plusieurs dieux. S’il accepte ce Dieu unique, il doit lui donner toute la place dans sa vie. Il doit également se conformer à sa volonté. Il doit renoncer à ses petits dieux qui le gouvernent.

Il doit surtout renoncer à lui-même. Car au fond c’est bien de cela qu’il, s’agit : la Bible, en affirmant que Dieu est unique, souligne aussi que nous devons le servir lui seul et que lui seul nous dirige. Alors posez-vous cette question : qui est mon « moteur » dans la vie : Dieu ? Moi-même ?

Qu’est-ce qui me fait agir : Dieu, l’argent, la gloire, mon horoscope ?

En qui est ma confiance : Dieu, ma force, mon intelligence, mon porte-bonheur, ma bonne étoile ?

Oui, un Dieu unique ne peut être qu’exigeant. C’est ce que la Bible veut dire en parlant d’un Dieu «jaloux ».35

Dans ces conditions, plusieurs dieux, c’est plus commode ! On peut toujours s’arranger, jouer sur les rivalités qu’on leur invente.., et se forger son petit dieu bien à soi, sur mesure, c’est encore mieux : on se le ferait pas trop dur, pas trop juste, pas trop regardant… comme nous quoi !

Et si on mettait sa confiance en l’homme ? Une idéologie… un système ? C’est moins primaire qu’une statuette ou un gris-gris ! L’homme a trouvé mille solutions pour fuir l’affirmation biblique mais elles sont trompeuses et finalement décevantes.

Est-ce donc si difficile de croire en un seul Dieu ?

Un seul Dieu... en trois Personnes

C’est la doctrine de la Trinité ou, pour être plus précis, de la tri-unité de Dieu. Mais à quoi bon ces subtilités ? Nous sommes en présence d’un mystère et notre langage est cette fois-ci définitivement dépassé : la réalité est non seulement indicible, elle est surtout inconcevable pour notre intelligence.

On a beau le dire dans tous les sens, tenir compte de la pauvreté de notre vocabulaire et se répéter que l’on n’est pas un génie.., rien n’y fait : cette affirmation nous choque tant elle nous paraît illogique. On voudrait bien pouvoir la passer sous silence.., mais ce n’est pas possible car la Bible nous montre vraiment que Dieu est UN ET TRINITAIRE.

Depuis toujours, la doctrine de la Trinité a été contestée parce qu’elle était très loin de satisfaire la raison. L’Islam la rejette, au nom du simple bon sens. Elle fut niée dès les premiers siècles de l’Histoire de l’Église, toujours pour la même raison ; des sectes comme les témoins de Jéhovah en font l’un de leurs chevaux de bataille contre les chrétiens… et la liste serait longue !

Moquerie chez les uns, incompréhension chez les autres, pierre d’achoppement souvent, c’est une doctrine singulièrement gênante !

Que dit la Bible ?

Elle n’utilise pas le mot « Trinité ». En revanche, elle nous présente bien « trois personnes en Dieu ». L’Ancien Testament nous offre un faisceau d’indices : l’utilisation par exemple d’un nom au pluriel pour désigner Dieu, et cela dès la première ligne de la première page du premier écrit. Mais la plupart de ces indices ne sont utilisables et significatifs qu’à la lumière du Nouveau Testament. Ainsi, le récit de la création nous dit que Dieu a créé le monde par sa Parole et que l’Esprit de Dieu « flottait par-dessus les flots ».

Le début de l’Evangile selon Jean, dans le Nouveau Testament, nous dit que la Parole était avec Dieu et qu’elle était Dieu !

Si nous confrontons les deux passages, la Trinité apparaît visiblement.

Les deux Testaments fonctionnent un peu comme ces visionneuses de diapositives pour enfants dans lesquelles vous introduisez un disque et qui possèdent deux oculaires : il faut regarder avec les deux yeux pour obtenir une vision « en relief» de l’image.

Le Nouveau Testament est beaucoup plus précis et utilise des formules trinitaires très claires. Il nomme les trois personnes de la Trinité : le Père, le Fils et l’Esprit Saint.

Jésus-Christ affirme qu’il EST Dieu et précise : « Moi et le Père nous sommes UN ». Il promettra ensuite d’envoyer son Esprit !

 

Le rôle des trois personnes

Avant tout, il faut souligner que les trois personnes de la Trinité sont d’accord entre elles ; il n’existe aucune dissension entre elles, aucune dispute, aucune fausse note. C’est l’unité et l’harmonie parfaites.

D’après ce que nous pouvons comprendre, il y a « répartition des tâches ».

– Au Père revient la décision, la volonté. Si nous reprenons le récit de la création, nous voyons que c’est lui qui dit, c’est lui qui ordonne.

– Au Fils revient l’action : c’est par lui que le monde est créé et rien ne s’est fait sans lui. C’est également par lui que l’homme sera sauvé. Mais il souligne constamment qu’il fait « la volonté de son Père ».

A l’Esprit Saint revient l’œuvre de communiquer et d’appliquer l’œuvre du Fils.

Dans cette partie, le langage est trompeur : il ne faut pas se méprendre sur les anthropomorphismes utilisés. D’abord les mots laisseraient supposer une sorte de hiérarchie entre les trois personnes. Or il n’en est rien !

Nous sommes simplement aux limites du langage humain.

On doit ensuite prendre les mots dans le bon sens : ce n’est pas parce que le Père est père qu’il décide, c’est parce qu’il décide que, par comparaison avec ce que nous connaissons, la Bible appelle Père la première personne de la Trinité.

Des tentatives d’illustrations

Dans la vie, quand un problème est trop compliqué, on fait un petit dessin ça ne résout pas le problème, mais ça aide un peu !

Ne pouvant expliquer la Trinité, on a cherché des comparaisons, des analogies. On en a trouvé plusieurs. Aucune n’est parfaitement satisfaisante mais elles nous permettent d’approcher cette notion biblique.

On a ainsi comparé la Trinité à l’eau qui existe sous trois formes : liquide, gazeuse (buée) et solide (glace).

A l’homme qui est « esprit, âme et corps », au cerveau avec le « conscient, l’inconscient et le subconscient » et à l’arbre : racine — tronc — feuillage.

On l’a encore comparée à l’espace qui a trois dimensions… Beaucoup d’ingéniosité, mais qui n’aboutit pas à grand chose. La Trinité garde son mystère… mais n’est-il pas normal qu’il y ait en Dieu des choses qui nous échappent ?

« Dieu est tout autre qu’un autre ! » Aucun homme n’aurait pu l’inventer tant il nous est étranger, inconcevable.

Jamais homme n’aurait osé faire un dieu Un et Trinitaire aucun rédacteur humain n’aurait laissé passer une telle énormité qui paraît au plus bête des hommes une stupidité !

Un dieu fabriqué par l’homme aurait eu une apparence plus crédible ! C’est pourquoi le reproche que l’on fait aux croyants de ne croire qu’en une projection d’eux-mêmes ne tient pas debout !

La Trinité, que la Bible est seule à affirmer, est une particularité tellement inconcevable et incompréhensible qu’elle devient un argument en faveur de l’authenticité et l’inspiration de la Bible.

 

Dieu a-t-il des sentiments ?