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Le problème du mal

 Le mal ! Tout le monde le connaît ; tous, à des degrés divers, nous en avons fait la triste expérience et nous en avons ressenti les atteintes.

Il suffit d’être un tant soit peu honnête pour s’apercevoir qu’il est aussi bien en nous que hors de nous. Nous sommes jaloux, violents, menteurs, égoïstes, remplis de colère ou d’envie.., la liste serait longue, trop longue. Bien sûr, nous ne sommes pas tout cela à la fois et pas forcément à chaque instant, mais ce sont des sentiments qui ne nous sont pas étrangers.

Si nous faisons le mal, nous le haïssons en même temps. C’est notre impuissance qui nous pousse à nous interroger : pourquoi le mal existe-t-il ? Pourquoi Dieu le permet-il s’il est tout puissant ? Et s’il nous aime, pourquoi n’intervient-il pas ?

Plus souvent encore, l’existence du mal est un argument contre son existence : Si Dieu existait, il n’y aurait pas « tout ça » !

 

L'origine du mal

Sur l’origine du mal, la Bible ne dit rien. Alors que toutes les religions tentent de donner une explication, la Parole de Dieu reste muette. Comme si elle se refusait à accorder une quelconque place à Satan. Elle nous parle de lui, bien sûr, mais dans la mesure où cela concerne l’homme.

Elle ne va pas plus loin. Le mal n’a pas sa place dans la création. Il est une aberration, une sorte de « cancer cosmique »… on reste dans le flou. N’oublions pas que si Dieu s’adresse à nous par sa Parole, c’est pour nous éclairer sur nous-mêmes et se faire connaître tel qu’il est. Satan et l’origine du mal ne font pas partie du but de la révélation biblique.

Par contre, la Bible nous dit ce que nous avons besoin de savoir : elle nous dit que le mal ne durera pas toujours, qu’il est vaincu ! Elle nous dit que la fin de Satan est inéluctable. Elle réaffirme la toute-puissance de Dieu et sa domination, sa victoire sur le mal, quelles que soient les apparences terrestres.

Cette réponse n’est pas satisfaisante pour l’homme. Il veut savoir et dans ce cas précis, il se sent frustré. Ce n’est pas nouveau et Dieu ne l’ignore pas. Tout au long de la Bible, on retrouve cette interrogation fondamentale devant la puissance apparente du mal… et jamais de réponse ! Pourquoi ? Sans doute parce que nous touchons là un point essentiel et que Dieu nous réclame notre confiance, notre foi.  Nous devons accepter de ne pas tout savoir, de ne pas tout connaître, nous devons nous souvenir que Dieu est au ciel et que nous sommes sur la terre. La Bible nous invite à renoncer à nos prétentions, à nous en remettre avec humilité et confiance à Dieu. Son mutisme sur ce sujet est une sorte de recommandation silencieuse. Nous ne devons pas chercher à connaître et à comprendre le mal : c’est Dieu qui doit être l’objet de notre quête et de notre attention.

Usant d’une image très simple, la Bible compare Dieu à la lumière et le mal à l’obscurité. Comprendre pourquoi un lieu est sombre importe moins que d’y faire pénétrer la lumière ! Car en présence de cette lumière, l’obscurité disparaît et c’est comme si elle n’avait jamais existé.

C’est pourquoi, plus qu’une intelligence aiguisée, plus qu’une explication complète, la connaissance de Dieu reste la première et la plus efficace des armes contre le mal. Evidemment, ce n’est guère satisfaisant pour l’homme qui se voit contraint d’aller chercher hors de lui-même la solution à un problème qui lui est propre.

A la fin du livre de Job, quand Dieu répond enfin aux cris du Patriarche, il le fait en montrant sa grandeur, sa splendeur, sa générosité et sa sagesse. Et curieusement, Job est satisfait, non parce qu’il a reçu une réponse à ses questions sur le mal, mais parce qu’il a vu Dieu. Sa foi n’a pas répondu à sa question, elle l’a rendue inutile.

Le mal dans le monde

Le mal dans le monde, lui, reçoit une réponse plus précise. Comme nous l’avons vu, il est directement lié à la désobéissance de l’homme. Il en est la conséquence et nous sommes tous responsables. Sur les champs de bataille, ce sont bien des hommes qui se battent. Ce sont bien des hommes qui oppriment d’autres hommes quand l’injustice règne dans un pays. Tout ce mal ne prouve pas que Dieu n’existe pas. Par contre, il montre bien que l’homme ne tient pas compte de lui !

Le mal que nous faisons et que nous pensons devrait nous pousser vers Dieu et non nous en éloigner. Si nous espérons nous en sortir par nos propres moyens, si nous refusons l’intervention de Dieu, nous faisons fausse route. Nous répétons, par notre manque de confiance en Dieu, la première faute d’Adam.

Reste le « mal » qui frappe l’homme sans qu’il en soit directement le « moteur ». C’est le cas des catastrophes naturelles, cataclysmes, épidémies, cancer etc. Pourquoi certains sont-ils frappés et d’autres pas ? L’homme est-il responsable de ces fléaux qu’il ne domine pas et qu’il ne comprend pas toujours ?

Nous avons vu qu’à l’origine Dieu a établi l’homme comme « gérant » de la terre, un peu comme un capitaine de navire. De même qu’un capitaine qui fait une faute de navigation met en péril son bâtiment, de même l’homme a entraîné la terre entière (et non pas seulement les hommes) : la création paie avec l’homme la faute d’Adam.

Le monde est « déréglé ». C’est une terrible réalité, mais paradoxalement, c’est aussi une preuve éclatante de la fidélité de Dieu. Car cela montre que lorsqu’il lui a confié la création, il ne s’est pas moqué de l’homme, il n’a pas fait semblant. L’homme avait vraiment la gérance de tout ce que Dieu avait fait ici-bas… et Dieu n’est pas revenu sur sa parole, même après la trahison de l’homme.

Bien sûr, il aurait pu empêcher l’homme de désobéir. Mais il aurait alors empiété sur sa liberté, il l’aurait considéré comme un esclave et non comme un homme libre, comme une créature à son image. Dieu ne pouvait pas intervenir à ce niveau sans se contredire !

Il aurait pu aussi préserver la création en la retirant à l’homme. Il pouvait déposséder sa créature de ce qu’il lui avait donné, comme un patron retire à un mauvais gérant la responsabilité d’une succursale. Mais là encore, c’était revenir sur sa parole. C’était renoncer à guérir et choisir la punition. Bien plus, c’était s’avouer vaincu, s’avouer impuissant. Mais tel n’est pas le cas !

Alors, que fait Dieu ?

Pourquoi n’intervient-il pas pour arrêter le massacre ? C’est peut-être la question la plus importante. C’est aussi celle qui reçoit dans la Bible une réponse précise et sans ambiguïté : Dieu est intervenu ! Il n’a pas laissé l’homme tout seul face au mal.

Il a pris les choses en main et les a menées à leur terme. Mais, c’est souvent le cas, il ne l’a pas fait comme les hommes s’y attendaient : même en imaginant que Dieu allait intervenir, c’est une imagination pervertie et tordue qu’ils déployaient.

Il est normal que les plans de Dieu n’aient pas répondu à leurs prévisions et les aient pris à contre-pied.

L’homme attendait une action d’éclat… Dieu envoya Jésus-Christ !

Les récits de la création sont-ils authentiques ?