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Son nom

Il vient du mot grec « biblia », lui-même venant de « Byblos » port du Moyen Orient célèbre dans l’antiquité pour son commerce des papyrus. Il signifie tout simplement « Les Livres ».

Sa composition

C’est un ensemble de soixante-six écrits dont la composition s’étend sur près de quinze siècles.

Les cinq premiers livres (que l’on appelle le Pentateuque — du grec « penta » qui signifie cinq), attribués à Moïse sont facilement datables : Moïse vécut probablement sous le règne de Ramsès II, soit au treizième siècle avant Jésus-Christ. Cependant, il est possible que le livre de Job lui soit encore antérieur, sans qu’on puisse pour autant le dater avec précision.

Quant aux écrits les plus récents, ils furent rédigés à la fin du 1 er siècle après Jésus-Christ.

Deux grandes parties : l’Ancien et le Nouveau Testament. Au début, le mot testament signifiait  « accord » ou « alliance ». C’est ce sens que lui donne la Bible. Il s’agit pour elle de l’alliance de Dieu avec l’homme.

L’ancienne alliance, c’est la loi, donnée à Moïse sur le Sinaï. La nouvelle est celle conclue par la venue, la mort et la résurrection de Jésus-Christ.

Les deux Testaments ne sont pas indépendants l’un de l’autre. L’Ancien annonce le Nouveau et le Nouveau éclaire l’Ancien. Chacun aide à comprendre l’autre.

Tous les deux s’articulent autour de la personne de Jésus-Christ, auquel ils rendent témoignage, chacun à sa manière.

C’est pourquoi une lecture de toute la Bible est nécessaire.

Ses auteurs

Ce furent des rois, des bergers, des prêtres, des poètes, des paysans, des citadins, des soldats, de jeunes hommes ou des vieillards. Certains furent des savants en leur temps, d’autres étaient presque illettrés. Mais tous, du médecin au pêcheur, de l’esclave au monarque, sont porteurs du même message de Dieu pour l’homme et le monde.

Cet accord fondamental prouve le caractère unique de la Bible. Songez en effet que rien ne prédisposait ces hommes à cette unanimité remarquable ! Les conditions sociales, les cultures, les époques… tout semblait les séparer. Comparez Moïse et l’apôtre Jean : l’un avait reçu l’éducation d’un prince, l’autre n’était que pêcheur ; le premier écrivit en hébreu, quelque part entre l’Egypte et la Palestine, le second en grec, dans une ville à l’ouest de ce qui est aujourd’hui la Turquie. Et nous pourrions ainsi multiplier les exemples.

Son texte

L’Ancien Testament est écrit dans sa plus grande partie en hébreu. Le Nouveau le fut en grec. C’est dans cette langue que nous sont rapportées les paroles de Jésus qui pourtant s’exprima en araméen, forme populaire de l’hébreu parlé au 1 er siècle en Israël.

Le texte français dont vous disposez est donc une traduction, ce qui explique les quelques différences qui peuvent exister entre certaines versions.

Quand nous parlons du « texte biblique », nous parlons du texte original. Il ne s’agit pas des documents manuscrits écrits de la main même des auteurs : ils sont en effet tous perdus ; il s’agit du texte établi à partir des copies des documents originaux. Le problème est de savoir s’il existe un écart entre ce texte et les manuscrits. La question n’est pas oiseuse : il est possible d’y répondre ; pour le faire nous envisagerons deux cas :

Le Nouveau Testament : Nous possédons plus de 2 000 copies dont les plus anciennes ne sont postérieures aux manuscrits originaux que de 50 ans ! Cette abondance est unique : aucun ouvrage ancien ne peut invoquer autant de témoins, aucun ne peut en invoquer d’aussi vieux.

C’est l’étude de ces 2 000 documents qui a permis d’établir le texte original du Nouveau Testament, avec une précision proche de la perfection. La marge d’incertitude, moins de 0,01 %, peut être considérée comme négligeable. Les quelques points indécis qui subsistent portent sur des détails minimes qui ne remettent pas en question le sens profond du texte. Tous les historiens sont d’accord pour dire que le texte que nous connaissons EST identique au premier texte manuscrit.

L’Ancien Testament : nous devons le texte hébreu que nous possédons à des savants juifs qui travaillèrent du Vème au Xème siècle après Jésus-Christ. Ils établirent le texte définitif de l’Ancien Testament à partir de tous les documents dont ils disposaient à l’époque avec un soin inimaginable : ils allaient jusqu’à numéroter les lettres afin qu’aucune ne soit oubliée ! Cette minutie qui caractérise les juifs pieux qui avaient charge de transmettre le texte sacré a toujours existé. Elle est pour nous une garantie de l’exactitude du résultat de leur travail.

Malheureusement, une fois leur œuvre achevée, ils brûlèrent tous les documents dont ils s’étaient servis. Ce n’est qu’en découvrant les célèbres rouleaux de la Mer Morte, manuscrits datant d’avant Jésus-Christ, qu’on a pu vraiment réaliser la très grande qualité et la perfection du travail des savants juifs du Moyen-Age.

Comme pour celui du Nouveau Testament, le texte de l’Ancien Testament peut être considéré comme la copie exacte de l’original à jamais perdu.

Au XIXème siècle, ces textes ont été passés au crible de la science qui voulait prouver qu’ils avaient été modifiés plusieurs fois au fil du temps, pour répondre aux besoins de certains prêtres ou rois. La Bible n’était pas dans l’esprit de ces critiques une révélation de Dieu, mais un texte maintes fois remanié pour asservir les esprits, justifier certaines pratiques ou certaines croyances.

Cette démarche était la transposition dans le domaine littéraire des théories évolutionnistes et matérialistes qui se faisaient jour à cette époque. II serait trop long d’entrer dans les détails mais un exemple vous éclairera sur le peu de valeur d’une telle démarche : l’œuvre de Victor Hugo fut aussi soumise à ce genre d’analyse. C’est ainsi que l’on parvint à « prouver » que Hugo n’avait jamais écrit « Les Misérables ».

Il est curieux de noter que ces sortes de méthodes, espèce de structuralisme préhistorique, ont été abandonnées depuis longtemps et qu’on ne les mentionne plus SAUF pour la Bible !

Quand on sait que les textes bibliques sont mieux attestés que ceux de César, Thucydide, Platon ou Aristote, on ne peut que déplorer que la science soit parfois truffée d’a priori !

 

Comment bien comprendre la Bible ?